Des actions engagées depuis plusieurs années pour prévenir l’arrivée de la moule quagga à Annecy, déjà présente dans la plupart des lacs alpins
Sur les lacs du Léman et du Bourget, la présence de la moule quagga est connue respectivement depuis 2015 et 2019.
Face à cette menace, le SILA a mis en place une veille scientifique en collaboration avec son partenaire historique l’INRAe de Thonon-les-Bains, ainsi qu’avec les gestionnaires des grands lacs voisins.
Des échantillons d’eau ont ainsi été prélevés par l’INRAe de manière répétée au cours des 5 dernières années, et analysés selon la méthode de « l’ADN environnemental ». Ce procédé vise à vérifier la présence de séquences d’ADN spécifiques à la moule quagga, sans qu’il soit nécessaire d’observer ou de collecter des individus. Cette méthode est suffisamment sensible pour différencier la moule quagga de la moule zébrée, déjà présente dans le lac d’Annecy.
Jusqu’alors, les résultats n’indiquaient pas de présence de la moule quagga dans le lac d’Annecy. Des échantillons prélevés en 2022, et analysés au printemps 2023, ont, pour la première fois, montré la présence possible de l’espèce dans les eaux du lac. De nouveaux prélèvements ont été réalisés en juin 2023 par l’INRAe sur l’ensemble du tour du lac, et ont confirmé la présence d’ADN de l’espèce sur 8 des 12 sites échantillonnés.
Pour l’instant, aucun individu n’a été observé de visu dans le lac d’Annecy. Mais la technique de l’ADN environnemental, relativement fiable, permet néanmoins de considérer qu’une implantation de la moule quagga serait en cours, certes de façon récente, mais déjà étendue sur l’ensemble du plan d’eau. Les signaux ADN restent quantitativement assez faibles en comparaison de ceux mesurés dans les lacs où l’expansion de la moule quagga est déjà avancée.
Restons tous mobilisés pour ralentir sa propagation !
Les actions visent à sensibiliser aux risques liés à la présence de cette espèce, et à préconiser les bons gestes pour éviter son arrivée, en nettoyant notamment les coques et réservoirs d’eau pour toute embarcation qui arrive au lac d’Annecy en provenance d’un autre milieu. Aussi, dans le cadre de la gouvernance du lac pilotée par le SILA et l’Etat, en lien avec les représentants de l’ensemble des usagers, des panneaux d’information ont été installés sur la plupart des mises à l’eau, des flyers ont été édités et distribués, et la présence en été d’ambassadeurs SILA sur certaines mises à l’eau a permis de mieux cerner les habitudes et profils des utilisateurs.
En l’état actuel des connaissances, il n’existe aucune mesure d’intervention qui permet de lutter contre la prolifération de la moule quagga lorsqu’elle est présente. Toutefois, il est impératif de maintenir la mobilisation, et de poursuivre l’application des bonnes pratiques pour chaque embarcation mise à l’eau au lac d’Annecy en provenance d’un autre milieu (bateaux, paddles, équipements de pêche et de plongée, etc.).
En effet, les retours d’expériences montrent que la pression d’introduction influence la vitesse d’expansion de l’espèce dans les milieux colonisés. Ces mesures permettent également de prévenir l’introduction d’autres espèces problématiques, qui ne seraient aujourd’hui pas présentes dans le lac d’Annecy.
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